Sao Paulo est une ville assez méconnue malgré son importance en Amérique du Sud. C'est en effet la plus grande mégalopole du continent, avec ses plus de 20 millions de Paulistanos, presque 10 fois la population de Paris. Et ces 20 millions d'habitants peuvent s'étendre sur plus de 1500 km2.
Le paysage de la plus grande ville d'Amérique du Sud n'est pas des plus séduisants au premier abord, l'horizon n'étant pour sa majorité constitué que de grandes tours grisâtres. Mais la densité de cette ville constitue également sa richesse. C'est une ville cosmopolite dans laquelle on retrouve notamment une des plus grandes communautés italiennes du monde.
Pour ma part, je fais mon arrivée au Brésil dans une petite auberge de jeunesse dans le quartier de Vila Madalena, à l'Est de la ville. C'est un des quartiers recommandés pour les voyageurs car un des moins dangereux, et il est également considéré comme bohème et animé, notamment la nuit. Petit point histoire, c'est dans les années 1970 que la Vila Madalena se forge cette réputation. En effet, l'armée, voulant éviter les mouvements protestataires universitaires, interdit aux étudiants l'accès aux résidences se trouvant dans les universités. Les étudiants, à la recherche de nouveaux logements peu coûteux et proches de leurs écoles, migrent progressivement vers ce quartier, qui en devient festif et artistique.
En se promenant et en s'éloignant des grands axes (bien moins attirants), on remarque vite la douceur de vivre qui y règne. Peu de circulation, beaucoup de petits cafés, restaurants et bars. Et comment ne pas parler des fresques sur les murs, et notamment Beco do Batman. C'est un peu un quartier dans le quartier de Vila Madalena. Des ruelles couvertes de graffitis aux couleurs vives qui laissent imaginer l'importance de l'art de rue dans ce pays. Pas question de les recouvrir ou de les effacer, c'est un véritable musée à ciel ouvert, gratuit et ouvert à tous, qui fait de ce quartier un des plus appréciés des voyageurs.
On notera également une végétation toujours très présente, à l'image du reste du centre de la ville. Même dans les grands axes, la végétation luxuriante donne de l'air, dans une ville au premier abord pas très agréable à vivre.
Comment parler de « Sampa » sans mentionner le football ? La ville compte 4 grands clubs : Corinthians, Palmeiras, Santos et Sao Paulo FC. Comme on peut s'en douter, il y a une grande guerre interne dans la ville, selon le club supporté par chaque habitant. J'ai pu en faire l'expérience avec le maillot du SPFC que j'ai acheté sur place. On comprend rapidement quel club est supporté par l'interlocuteur que l'on a en face de nous. Le Brésil est une pépinière de talents, là où le foot y est une religion, et Sao Paulo ne fait pas exception à la règle. On peut notamment citer Neymar, formé à Santos, Rivaldo, vainqueur de la coupe du monde 2002, passé par les Corinthians, ou encore Kaka, formé au SPFC. C'est donc assez logiquement que se trouve le Museu do Futebol au cœur de la ville. 7000 m2 pour découvrir la culture et l'histoire du football brésilien et paulistano, mon passage y était obligé.
Mais la plus grande ville d'Amérique du Sud est également très réputée pour sa vie nocturne, et peu sont les touristes qui ne font pas les frais de la caïpirinha, d'autant plus en période de carnaval, pendant laquelle j'ai eu l'occasion d'y être. En effet, même si d'un point de vue extérieur, Sao Paulo a plus des airs de mégapole d'affaires que de capitale de la fête, on ne compte pas moins de 2000 boîtes de nuit, 600 de plus que dans toute la France. Et il y en a pour tous les goûts, avec tous styles de musique.
N'étant resté que 3 jours, je n'ai pas eu le temps de faire une véritable étude de marché, mais les rencontres de la belle soirée que j'ai eu l'occasion de faire m'ont amené à découvrir un des clubs de jazz les plus réputés de la ville, Nossa Casa. Des concerts tous les soirs jusqu'au bout de la nuit, concept qui, on peut le dire, s'est considérablement perdu dans les boîtes de nuit en France. Ambiance très détendue et festive, pas de dress code apparent, à moins que les tongs et maillots de foot soient de rigueur !
Et l'ambiance carnaval, même si j'y reviendrai dans mon récit de Rio, était palpable à tous les coins de rue. A peine sorti de l'aéroport, les tenues des paulistanos vous plongent instantanément dans le folklore de l événement, et vous donnent envie d'en découvrir tous les plaisirs (non non, rien d'obscène).
Alors même si la communication fut difficile dans un premier temps, je pense que les effluves de cachaca confèrent un sixième sens social, au point de se faire offrir à manger et à boire par le patron du bar dans lequel je passais la soirée. La fête n'a duré qu'un soir pour moi à Sao Paulo, mais elle fut riche de rencontres et de découvertes, comme un avant goût du voyage qui m'attendait durant encore un mois.