Une fois mes quelques jours passés à Sao Paulo, un vol m'attend direction Rio de Janeiro ! C'est la fin du carnaval, il ne me reste que quelques jours pour profiter de l'événement qui fait rêver des millions de gens. Le carnaval au Brésil, c'est une religion, deux semaines de fête sans interruption, au rythme de la musique, des danses et des cortèges dans les rues. Et même si cette fête réputée attire énormément de touristes, les locaux sont les premiers à se prêter au jeu chaque année. J'ai déjà pu le remarquer à Sao Paulo, mais Rio, c'est un autre monde.
Il y a, d'une part, les parades dans le sambodrome. Ce sont les images qui circulent dans le monde entier. Douze écoles de samba qui défilent pendant 5 nuits le long de cette grande allée, réel épicentre du Carnaval de Rio. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion d'y aller, car les placent partent vite et coûtent cher, je vais donc m'attarder sur le côté plus authentique de l'événement. Car dans l'inconscient collectif, le carnaval de Rio, ce n'est que le défilé du sambodrome. Mais au contraire, le plus gros des festivités, le plus authentique et le plus festif, se déroule dans tout le reste de la ville.
Je vais donc vous parler des blocos. Ce sont des parades organisées par des associations, où défilent généralement des danseurs et danseuses, au tenues à la fois extravagantes et minimalistes, si je puis dire, ainsi qu'une bandas. Autour, l'euphorie gagne les Cariocas et touristes, pour la plupart déguisés. Ici, ne parlez pas de regard des autres ou d'anxiété sociale. Aucun complexe, tout le monde se libère des préjugés et des codes sociaux, chose que j'avais également remarquée à Sao Paulo. Un des exemples les plus parlant, l'homosexualité n'y est pas tabou, et même revendiquée fièrement, des airs de gaypride se dégageant parfois des défilés. C'est également le cas sur les plages, parfois découpées en zones gays signalées par des drapeaux lgbt plantés dans le sable.
A noter par ailleurs que durant le mandat de Bolsonaro, le Brésil a affiché un des pires bilans concernant les homicides à l'encontre de la communauté lgbt. L'élection de Lula aurait-elle des airs de renouveau pour cette communauté ?
De nombreux vendeurs mobiles, de quoi s'abreuver et se nourrir, car le soleil et la chaleur sont intenses. Mais heureusement, les organisateurs assurent l'arrosage des fêtards avec des pistolets à eau. Pendant plusieurs heures, ces groupes remontent les rues au son des percutions et des cuivres. Les heures et la bière s'écoulent, et désinhibent peu à peu les derniers effarouchés, pour poursuivre la fête toute la soirée, sur la plage ou dans une des nombreuses boîtes de nuit que propose la ville.
Beaucoup apprécieront une fin de journée, ou un début de soirée, avec un coucher de soleil sur la plage de Copa Cabana ou Ipanema, avec une vue sur le Pain de Sucre et le Christ Rédempteur. Ne parlez pas de clichés, tout est vrai : les brésiliennes bronzées en bikini, ou les joueurs de foot freestyle, on s'y croirait, ah non, on y est !
Là aussi, les vendeurs à la sauvette assurent l'hydratation des nombreux touristes qui viennent assister au spectacle de la nature. Pour les plus aventureux, certains proposent également des plaisirs plus illicites, j'y reviendrai dans un autre article, à retrouver sur le darknet.
En conclusion, le Carnaval de Rio, en dehors des défilés, bien que constituants majeurs de l'événement, c'est une ambiance, une philosophie de vie et un esprit, à découvrir au moins une fois dans une vie, bien que je ne crache pas sur le carnaval de Dunkerque...